Publisher's Synopsis
Apres une enfance misereuse ou elle fut placee comme simple fille de ferme dans la campagne normande a la suite de la mort de ses parents, Felicite fait la rencontre au bal d'un jeune homme qui lui plait et la demande en mariage. Le moment dit, l'amoureux n'est pas au rendez-vous, et elle apprend que celui-ci s'est marie avec une riche vieille fille afin de payer un homme pour assurer sa conscription a sa place. Trahie, Felicite quitte la ferme et part pour Pont-l'Eveque a la recherche d'une place de bonne. Ses gages etant tres bas, elle est employee par Mme Aubain, une jeune veuve mere de deux enfants, Paul et Virginie, qui vit de ses rentes (les noms des personnages renvoient aux protagonistes du roman de Bernardin de Saint-Pierre paru en 1788). Felicite s'occupe de ses taches avec efficacite et parcimonie, et se prend d'affection pour les petits, qu'elle choie de tout son coeur. Paul, pour son education, doit partir au college de Caen, et Virginie commence son catechisme accompagnee par Felicite, qui apprend ainsi les rudiments de la religion catholique, qui la fascine mais qu'elle interprete toutefois a sa maniere. Virginie a son tour doit partir chez les soeurs pour faire son education, laissant sa mere seule. Felicite, privee des deux enfants, trouve desormais une chaleur affective avec son neveu Victor, qui lui rend visite de temps a autre. Les annees passent ainsi, et en 1819 Victor s'engage comme marin au long cours. Felicite peinee de ce depart court seule a pied au Havre pour les adieux. Un jour elle recoit la triste nouvelle de la mort de son neveu a Cuba des suites de la fievre jaune et sombre dans la tristesse. Quelques mois plus tard c'est Mme Aubain qui recoit de mauvaises nouvelles sur la sante de Virginie, dont la faible constitution semble mal s'accommoder de problemes pulmonaires. Les medecins recommandent un eloignement en Provence pour profiter du climat, mais Mme Aubain decline la proposition alors que sa fille parait se remettre. Cependant la remission est de courte duree, et Virginie est emportee par une fluxion de poitrine. Felicite veille deux jours et deux nuits la petite defunte: sa mere sombre dans le desespoir. Les annees passent, au rythme des menus travaux de la maison et des evenements de la premiere moitie du xixe siecle. En 1828, le nouveau sous-prefet nomme a Pont-l'Eveque rend visite a Mme Aubain. Ils viennent a se frequenter et nouent une amitie bourgeoise de province. Le prefet, qui a vecu dans les iles, possede un domestique noir et un perroquet qui fascine Felicite car il vient des Ameriques et lui evoque ainsi le souvenir de son neveu Victor. Le prefet se voit mute a une nouvelle affectation et laisse en guise d'adieu le perroquet a Mme Aubain, qui n'en a que faire et le donne a sa bonne. Felicite le nomme Loulou, s'occupe affectueusement de lui, et transfere toute son affection sur cet etrange compagnon. Un jour que le perroquet profite de sa liberte pour s'echapper, Felicite part a sa recherche, finit par le retrouver, mais attrape une otite, qui degenere et la rend pratiquement sourde. Elle se renferme de plus en plus dans son monde interieur, entendant seulement le bruit de son oiseau. Durant l'hiver 1837, Loulou meurt de congestion et sur les conseils de sa maitresse, Felicite le fait empailler. Elle le place dans sa modeste chambre parmi les simples objets heteroclites et souvenirs de son humble vie. La vie de Felicite n'est plus rythmee que par les repas de sa patronne et les messes a l'eglise; emerveillee par les vitraux du Saint Esprit, elle ne peut s'empecher de faire l'association avec son animal empaille.