Publisher's Synopsis
L'auteur de ce recueil de poésie n'a jamais publié de son vivant. Ni écrivain ni poète reconnu, il n'a pourtant cessé au cours de son existence de noircir des centaines de carnets qui ont attendu son passage dans un autre monde pour être transcrits et proposés au lecteur. Né à Marseille en 1924, Christian Finaud a hérité de son père Georges Finaud, lui journaliste, administrateur de la Revue des Deux Mondes et écrivain publié, le don de l'écriture et de sa mère, artiste peintre, un talent de dessinateur et de sculpteur. Les occupations professionnelles auxquelles il a consenti par devoir pour nourrir sa famille ne l'ont jamais détourné de sa vocation artistique ni de l'aspiration à partager ses émotions esthétiques, aussi trouvées dans la boulimie de lecture ou l'écoute de la musique classique. Sa graphomanie l'a également conduit vers d'autres passions telles que la philosophie, la théologie, la linguistique, l'histoire, la généalogie, la botanique, l'analyse politique, etc. Autant de domaines que ses écrits, transcrits et publiés par ailleurs, ont couverts, s'étalant de la fin de la guerre en 1945 à sa mort en 2010. La poésie de Christian Finaud, elle, a connu les évolutions de ses goûts et découvertes. Sa jeunesse, pendant et après la guerre, en réaction aux classiques et à l'académisme, a été touchée par les dadaïstes et surréalistes Breton, Soupault, Eluard, Jacob, Aragon, Tzara, Desnos, Artaud, Ponge, etc. Avec René Char il partage un certain pacifisme et la fascination pour le lien entre l'écrit et l'oeuvre picturale. Avec l'éclectisme d'un Blaise Cendrars il se sent en communion spirituelle. Il se délecte des jeux de mots et de l'humour d'un Prévert, qui inspirent ses propres aphorismes et proverbes apocryphes. Comme chez ses maîtres, on retrouve dans l'écriture poétique de Christian Finaud un affranchissement des règles, une réelle inventivité, mais le même amour pour la langue française et son pouvoir évocateur. Déjà tôt, il trouve dans les calligrammes d'Apollinaire le reflet de son attrait pour la création poétique visuelle. Plus tard, son initiation à la poésie japonaise est une révélation: à partir des années 1980, il ne conçoit plus la poésie que comme un art où la puissance de l'évocation et de l'émotion résulte de l'économie et de la simplicité des mots. Tout en créant des centaines de haïkus, souvent peints tels des idéogrammes au pinceau et à l'encre de Chine, il développe sa théorie et ses concepts poétiques dont une sélection figure en postface de ce volume.