Publisher's Synopsis
Animes par la double passion de la liberte et de l'egalite, les legislateurs de la Revolution francaise ont condamnes les privileges accordes a certains, au detriment des autres, dans le domaine de l'activite economique. Cette faveur n'apparaissant plus justifiee, les privileges sont tombes un par un, qu'ils prennent la forme de corporations de metiers, d'exemptions d'impots ou de droits concedes. Au milieu du XIXe siecle, l'economie francaise apparait donc relativement libre; toutefois, soutient l'economiste Michel Chevalier en 1878, une derniere forme de privilege economique, fruit des prejuges de l'Ancien regime, a survecu dans la legislation sur le commerce et l'industrie: les brevets d'invention. A quiconque se dit l'inventeur d'une technique nouvelle, la loi autorise injustement a ponctionner le public d'une taxe de monopole, en protegeant l'heureux privilegie de toute concurrence pendant une periode de temps donnee. Dans ce plaidoyer classique en faveur de l'abolition des brevets d'invention, Michel Chevalier mene la charge contre ce qu'il qualifie de violation du droit. Il prouve que le bien qu'on attend des brevets d'invention est illusoire, et qu'ils entrainent au contraire des consequences nefastes et des abus. D'abord, les brevets n'encouragent nullement les inventions: ils les retardent, en freinant la concurrence et l'emulation, qui seules les font naitre. Ensuite, ils poussent une masse d'hommes dans la quete futile du brevet, les incitant a breveter des fausses inventions ou des ameliorations minimes. Dans sa preface, Louis Rouanet rappelle le role preponderant joue par Michel Chevalier sur la scene des economistes francais du XIXe siecle. Dressant le parallele entre les theses de Chevalier et les debats des economistes contemporains sur cette question des brevets, il prouve toute la modernite, toute la valeur de ce petit livre."