Publisher's Synopsis
1er juillet 1968. Depuis hier, la chaleur etait torride, la France transpirait durant cet episode de canicule. Il faisait 36 a Clermont-Ferrand. Dans le petit studio de la rue Flechier de vingt-cinq metres carres qui lui servait d'atelier, Denis Canet, etouffait. Il avait pourtant tenu la fenetre et les volets fermes, mais la chaleur avait penetre quand meme. On se serait cru dans un four. La temperature depassait les trente degres. Il etait totalement nu, la transpiration ruisselait sur son torse velu. La sueur degoulinait de ses aisselles, tracant un sillon aigre le long de ses cotes. De grosses gouttes circulaient entre ses poils telle une boule de flipper enfermee sous sa vitre, cherchant desesperement la sortie.... Le pinceau en main, Denis cherchait en vain l'inspiration, cette inspiration qui quelquefois faisait defaut aux artistes, meme aux plus grands. Il pensait a Picasso, son mentor, qui peignait nu dans son atelier. Souffrait-il lui aussi de la canicule ? Il etait 6 heures, la chaleur de la nuit avait laisse place a un soupcon de fraicheur en ce lundi matin. Comme tous les matins de la semaine avant d'aller prendre son service au restaurant de la gare routiere, Luc Chaumont sortit de chez lui et alla courir dans les allees du jardin Lecocq. Il franchit la passerelle qui enjambe le bassin ou majestueusement, glissait un couple de cygnes sous le regard placide de l'otarie qui attendait l'heure ou son soigneur viendrait lui apporter son repas. Luc emprunta la contre-allee et remonta en direction du kiosque a musique. Pris d'une envie subite d'uriner, il se dirigea vers un grand cedre du Liban lorsqu'il apercut deux pieds depassant d'un taillis. Il s'approcha intrigue, ecarta les branches basses de l'arbre et..."