Publisher's Synopsis
Tout a commencé au début du XXème siècle par une brève escale à Mascate d'un paquebot en provenance du Tonkin et se dirigeant vers Marseille. Parmi les passagers il y avait le vice-résident de France dans ce protectorat, Eugène Jung. Enchante par cette visite, il publie un article sur la région. Puis il cherche à approfondir sa connaissance du monde arabe. Il s'intéresse à la splendeur de sa civilisation et aux possibilités de sa renaissance. Cela l'amène à lire le Réveil des Arabes, le livre publie en 1905 par l'ancien vice-gouverneur de Jérusalem exile à Paris, Nedjib Azoury. Convaincu par les thèses de cet apôtre du nationalisme arabe et séduit par le personnage, Eugène Jung décide de se consacrer à l'action en faveur de la renaissance arabe. Passionne par cette nouvelle tâche, à laquelle il veut se consacrer à plein-temps, il va jusqu'à renoncer à une brillante carrière qui, compte tenu de son expérience et de l'étendue de ses connaissances dont témoignent les livres qu'il a consacrés aux colonies, l'aurait peut-être conduit à occuper un poste ministériel. En 1906, il publie un livre prémonitoire les Puissances devant la Révolte Arabe, la crise mondiale de demain . Cette géopolitique du Moyen-Orient le fait entrer dans le cercle des bons connaisseurs de l'Orient complique et le signale à l'attention des spécialistes britanniques qui appréciaient la précision de ses informations et la pertinence de ses analyses et y voyaient un redoutable concurrent. Avec N. Azouri, Jung a une étroite collaboration dans des projets éditoriaux comme le Réveil de l'Orient et l'Indépendance Arabe, où il expose ses vues sur l'évolution accélérée de la région et ses pronostics sur l'émergence de nouvelles forces politiques. Il recommande à la France d'encourager l'émancipation des peuples arabes pour pouvoir contracter une alliance avec eux, et se démarquer ainsi des puissances européennes qui cherchent à perpétuer leur domination. La première guerre mondiale confirme ses prévisions et cela l'encourage à publier, en 1916, un volume très bien documente sur la Révolte Arabe, qu'il écrit d'autant plus rapidement qu'il était familiarisé avec les nouveaux acteurs et averti des plans des grandes puissances. Le sujet, dont il connaissait la face cachée, lui tient tellement à coeur qu'il lui consacre un deuxième volume en 1925. C'était après ce qu'Alfred Fabre-Luce appellera le Deuil au Levant, cause par le triomphe de la politique britannique, au détriment des positions historiques de la France dans la région. La politique française en Orient ne permettait l'émergence ni d'un colonel Lawrence, ni d'un John Philby. La IIIème République avait plus de facilite à opprimer ses sujets et à brimer ses protégés qu'à résister aux menées britanniques. De la Révolte arabe au Réveil de l'Islam A partir de ce constat, Jung s'engage dans de nouveaux combats en changeant de ton et d'alliances. L'amertume de n'avoir pas été écouté par les responsables de la diplomatie française, qui aurait pu en faire un Lawrence gallican et plus franc dans ses relations avec les Arabes, le conduit à écrire des livres plus engagés, où l'aspect prescriptif devient aussi important que les contenus informatifs et explicatifs.