Publisher's Synopsis
Entre autres nombreuses aventures fantastiques: Isabelle, fille du grand duc des Bohémiens, s'éprend du jeune Charles Quint qui lui fait un fils, mais qu'elle préfère quitter pour ramener le peuple des Bohémiens en Abyssinie...Isabelle d'Égypte, le premier amour de jeunesse de l'empereur Charles Quint) est un conte romantique d'Achim von Arnim publié en allemand en 1812 et traduit pour la première fois en français en 1856.Le principal talent d'Achim von Arnim est de savoir mêler le conte et le récit en un texte enlevé, qui se moque des frontières traditionnelles de l'histoire et de la légende. On imagine souvent, à tort, les romantiques allemands comme les auteurs de sombres ballades, chantant les amours contrariées sous les créneaux d'un bourg moyenâgeux, à la lueur d'une lune barrée de brume. C'est oublier l'ironie qui est la principale qualité de ces auteurs. Dans le récit de von Arnim, rien n'est absent des épisodes obligés d'un récit légendaire: repaire de brigands, mandragore, revenant, golem, mais aucune de ses évocations n'est jamais prise au sérieux. Témoin Cornelius Nepos, la mandragore faite homme, qui vit dans la chimère d'être aimé d'Isabelle et nommé maréchal par le futur Charles Quint. Au moment où Braka, la vieille bohémienne, interrompt le conte qu'elle est en train de faire, c'est le fantôme de Peau d'ours qu'on voit paraître, le héros en personne de l'histoire que vient de raconter la vieille.Cependant les éléments sont là qui tirent aussi le récit vers l'histoire: quelques notations précises sur l'impatience de Charles avant sa majorité politique, une scène de fête populaire, des remarques sur la mentalité des Flamands, mais tressés de telle sorte à la légende, et dans une telle ambiance de carnaval, avec un tel goût du grotesque, que même les éléments objectifs du récit sont emportés par ce qui très vite apparaît comme un pur divertissement littéraire.EXTRAIT: "Regarde là-bas, murmura la vieille; sur cette montagne, il y a une potence; Dieu n'y vient jamais voir, et cela s'appelle le tribunal de Dieu; celui qu'on amène devant ce tribunal n'a pas longtemps à vivre; la viande que le soleil y fait cuire, on ne la sert sur aucun plat; elle reste là jusqu'à ce que nous venions la chercher. Ne crie pas, pauvre enfant, c'est ton père qui est pendu là-bas. Mais, calme-toi, reste tranquille: nous allons le chercher cette nuit, et nous le jetterons dans la rivière avec tous les honneurs dus à son rang, pour qu'il aille rejoindre ses frères en Egypte, car il est mort en pieux pèlerinage. Prends ce vin et ce plat de viande, et va, pauvre orpheline, célébrer en son honneur le repas funèbre""On fait avec nous comme on fait avec les souris; une souris a-t-elle entamé un fromage, on dit aussitôt: les souris sont là; on sème du poison, on tend des pièges pour les tuer toutes; pour nous, de même, pauvres bohémiens, nous ne sommes tranquilles qu'une fois pendus On fait avec nous comme on fait avec les souris; une souris a-t-elleentamé un fromage, on dit aussitôt: les souris sont là; on sème du poison, on tend des pièges pour les tuer toutes; pour nous, de même, pauvres bohémiens, nous ne sommes tranquilles qu'une fois pendus"EDITION 2020, incluant: ✔️ biographie de l'auteur✔️ OEuvres✔️ annotations