Publisher's Synopsis
Ce cahier vise à montrer comment l'Art intègre la notion de repère visuel et comment elle parvient à le travailler socialement et à faire en sorte qu'il devienne pour chacun d'entre nous ce qui fait sens, que ce soit dans un musée d'art contemporain ou dans les dessins de Franz Kafka. Ce qu'il y a de pertinent dans la démarche de Lara Docquier, c'est qu'elle arrive non pas seulement à montrer, mais surtout à démontrer que le musée est un territoire visuel pensé et travaillé, au sein duquel des parcours visuels et des réseaux visuels sont proposés par les organisateurs de l'exposition, où le chemin des visiteurs y est plus ou moins déterminé dans le but d'infléchir le sens de leur visite. Pour sa part, Louis Lemonon analyse les dessins de Franz Kafka et précise que dans ses dessins, Kafka sélectionne ce qui doit être vu, afin de montrer quelque chose. Il ne s'embarrasse pas de détails, d'horizon, d'environnement. Le dessin fait ressortir les éléments auxquels le dessinateur donne du sens. C'est une pensée épurée de ce qui n'a pas une importance notable pour le créateur où l'oeil n'est en rien distrait par un surplus d'informations. En dessinant, c'est un morceau de réalité qu'il met en lumière, et cette réalité, celle de Kafka, à travers tous ces repères visuels, se décrypte en réseau. Et c'est là où l'intuition de Lemonon vise juste, car si on se réfère à la définition d'un réseau visuel - un réseau visuel est constitué de repères visuels propres à certains réseaux sociaux (culturel, religieux, politique, financier, commercial, judiciaire, éducatif) permettant leur identification et leur localisation dans le but de déclencher une action -, il faut d'emblée reconnaître que tous les dessins de Kafka renvoient à tous ces réseaux sociaux.